Au début des années 1930, le moulin de la Croix des Victoires retrouve une activité après plusieurs faillites successives. Située route de Liré, la minoterie fonctionne d’abord sans électricité : le broyage du grain est assuré par un moteur Winterthur à gaz pauvre, alimenté par gazogène, tandis que l’éclairage repose sur des lampes à huile ou à carbure. L’électricité n’arrive qu’en 1942 pour la maison et en 1943 pour le moulin, permettant en 1948 l’installation d’un moteur électrique de 25 chevaux, plus fiable et performant.
Le travail du meunier consiste à réceptionner le blé des cultivateurs, à le stocker dans les grands magasins attenants, puis à l’acheminer vers les meules et les appareils de mouture. Le processus transforme le grain en farine, livrée ensuite aux boulangers et aux particuliers. Le moulin sert aussi d’espace d’échanges et de rencontres, où l’on discute autour des sacs de blé et où se croisent les agriculteurs du secteur.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la minoterie, considérée comme activité essentielle, continue de tourner malgré les difficultés de transport, de carburant et de réquisitions. Elle devient même un lieu de refuge ponctuel, accueillant des familles déplacées lors de l’exode de 1940.
Au fil du temps, les bâtiments du moulin témoignent de la vie collective du village : le grand magasin à blé, où l’on stockait les arrivages de céréales, a pu servir à d’autres usages, comme l’accueil d’événements communautaires.
Le métier de meunier à la Croix des Victoires illustre ainsi l’importance des moulins dans la vie rurale d’avant la généralisation de l’industrie : un savoir-faire technique exigeant, dépendant des évolutions énergétiques, et un rôle social central au service des cultivateurs, boulangers et habitants de la commune.
Visite
Clientèles
- Avec les enfants (jusqu'à 12 ans)
- En tribu






