Les métiers de sabotier et de cordonnier sont des artisanats traditionnels qui jouent un rôle important dans l'histoire de la chaussure et de l'habillement, chacun ayant ses spécificités et son savoir-faire unique.

Gustave Pavion a été le cordonnier du Fuilet au début du XXe siècle. Il exerçait son métier dans une pièce aménagée de sa maison, qui servait à la fois d’atelier et de magasin. Sa clientèle provenait des hameaux alentour, du bourg et même de communes voisines. Les réparations concernaient principalement les chaussures, mais aussi les cartables et tout objet en cuir. Le travail demandait force et précision : enlever et remplacer les semelles, recoudre à l’alène, pointer des talons ou appliquer du vernis noir pour les souliers de deuil. L’atelier était imprégné d’odeurs de colle, de cuir et de néoprène, et animé par le bruit du banc de finissage qui polissait les semelles.

Les matériaux — cuir, colle, semelles — provenaient de fournisseurs régionaux, tandis que les commandes de chaussures se faisaient sur catalogue. Le cordonnier proposait aussi des articles complémentaires : bottes, produits d’entretien, articles de chasse ou vétérinaires. L’espace était soigneusement organisé : établi, enclume, coffre de cuir, chaussures en attente, étagères de produits, cartouches rangées sous clé. Dans le grenier étaient conservées des formes en bois, parfois adaptées à des pieds déformés, permettant de fabriquer des chaussures sur mesure.

La distribution reposait sur différents moyens : déplacements à vélo, à pied ou à moto pour récupérer les commandes. Les samedis, le cordonnier profitait de ses tournées pour livrer directement les clients.

Avec le temps, l’activité se diversifia vers la vente de produits liés aux deux-roues (Solexine, huile, essence, gaz). Mais la concurrence des usines de chaussures et l’évolution des modes vers des modèles moins durables réduisirent peu à peu la place du cordonnier traditionnel. On ne s’adressait plus à lui que pour des chaussures de qualité, tandis que la majorité des clients préféraient acheter des modèles neufs, moins chers.

L’atelier du cordonnier resta néanmoins longtemps un lieu incontournable, où savoir-faire artisanal et service de proximité répondaient aux besoins quotidiens des habitants.

Visite

Clientèles

  • Avec les enfants (jusqu'à 12 ans)
  • En tribu
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