Maîtriser son Sujet !

Quelque soit votre présentation, un entretien, un discours, une soutenance, vous devez préparer son
contenu, écrire le plan, mais surtout, ne pas l’apprendre par cœur ! Prenez l’habitude de changer
les mots, d’élargir et d’enrichir votre vocabulaire.

Vous devez en maîtriser chaque point et pouvoir :

  • Adapter votre discours à votre interlocuteur.
  • Être interrompu sans que cela ne vous perturbe.
  • Écourter un point si vous ne ressentez pas d’intérêt de la part de votre auditoire…
  • Bref, vous devez être libre !

Méthodologie :

Hiérarchisez tous ces éléments, faites un plan !

  • Trouvez les « mots clés ».
  • Habituez-vous à développer chaque élément de votre présentation, vous devez savoir
    argumenter et apporter une conclusion percutante pour chacun (sinon, cela veut dire que
    l’élément en question n’a pas vraiment d’intérêt !).
  • Vous devez également savoir synthétiser votre présentation en ne conservant que les
    éléments importants.
  • Répétez dans votre tête, le soir avant de vous coucher, en vous brossant les dents, dans les
    transports en communs… Imaginez-vous devant la personne qui vous impressionne le plus.
    Cela s’appelle de la « visualisation » ou encore de la « programmation cérébrale ». Ainsi,
    vous habituez votre cerveau à ce qu’il ne perçoive aucun danger lors du déroulement de
    votre présentation (= pas de stress).
  • Répétez à haute voix ! Il est primordial que vous ayez bien « en bouche » votre présentation !
    Habituez-vous à articuler chaque mot, chaque phrase, pour gagner en fluidité.

Important !

Avant de prendre la parole, quel que soit le sujet, il est primordial de savoir comment commencer
et comment conclure chaque point de votre présentation ! Tout doit avoir du sens.

Au théâtre, il ne faut pas croire qu’un comédien connaisse juste son texte par cœur ; il se l’est
approprié, il le maîtrise tellement qu’il lui appartient pour la simple et bonne raison qu’il s’est créé
son sous texte, c’est à dire tout le cheminement de pensée de son personnage ce qui lui permet
d’être naturel. Ainsi, il peut improviser et argumenter sur chaque passage sans que cela ne se
remarque.

Vous n’êtes pas comédien ! N’apprenez pas par cœur ! Restez naturel et concentrez-vous sur le fait
de transmettre un message.

L’important n’est pas de dire mais bien de transmettre ! Et, pour se faire il est important de donner
une direction à ce que l’on dit (par le regard vers vos interlocuteurs, par la gestuelle mais avant tout
par la pensée).

La ponctuation

Primordiale ! Ayez toujours le souci d’être compris et écouté, pour cela, prenez votre temps !

Structurez bien votre discours. Comme dans un livre, la ponctuation nous permet de donner du sens
à ce que l’on dit. N’oubliez pas les silences, les respirations, le ton !

Répétez suffisamment pour ne plus avoir à vous concentrer uniquement sur ce que vous avez à
dire mais surtout sur ce que dit et ce que vous renvoie votre interlocuteur (ou le groupe, la foule à
qui vous vous adressez) !

Ainsi, vous gagnez en présence et pouvez pratiquer l’écoute active qui permet d’identifier et
répondre au mieux aux attentes de votre (vos) interlocuteur.

La respiration

  • Un exercice génial : « La Cohérence cardiaque » que vous pouvez retrouver sur YouTube.
    Vous pouvez effectuer cet exercice assis mais aussi couché en respirant par le ventre.
    Bénéfice de cet exercice : vous synchronisez votre respiration et votre rythme cardiaque en 5
    minutes et pour une durée de 4 heures.

La Verticalité : se tenir droit, les pieds bien ancrés au sol

La verticalité projette une image positive de force, d’indépendance et d’ouverture. Elle permet
aussi de libérer sa pensée et sa gestuelle pour être plus à l’écoute et au contact de son public.

C’est à la fois physique et symbolique. C’est même l’un des principes fondamentaux que l’on doit
retenir : les éléments physiques que l’on donne à voir par notre posture ou notre gestuelle suffisent
souvent à « faire croire » à notre public que nous avons certaines dispositions morales suffisantes
pour le convaincre…

Par un regard franc, vous confirmez ces impressions.

On renvoie également de l’énergie ! Pour fédérer, il faut être tonique !

L’importance de se préparer physiquement

Réveil Musculaire par un échauffement rapide :

  • Tenez-vous debout, bien droit, les épaules baissées, les pieds bien ancrés au sol, la tête bien
    droite. Respirez lentement, 4 secondes en soufflant, 3 secondes en inspirant. Je vous rappelle
    que le fait de souffler est la base de la décontraction.
  • Faites tourner les épaules séparément, lentement vers l’intérieur puis vers l’extérieur.
    Effectuer l’exercice avec les 2 épaules en même temps, vers l’intérieur puis vers l’extérieur.
  • Dégagez les cervicales de toute tension en effectuant, avec la nuque, des mouvements lents
    sur les côtés, vers l’avant, puis l’arrière. Vous devez sentir des petits crépitements au niveau
    de l’arrière de la tête.
  • Faites tourner votre bassin 10 fois vers la droite et 10 fois vers la gauche comme si vous aviez
    un hula hoop autour de la taille.
  • Effectuez quelques rotations de chevilles et de poignets.
  • Effectuez 10 à 15 squats.

Votre corps est maintenant en éveil, plus tonique !

Réveil musculaire du Visage

Les résonateurs : les parties de votre visage et de votre corps qui font raisonner votre voix.

Frottez vos joues, l’aile du nez et le larynx. Faites circuler le sang dans toutes les parties du visage qui
servent de résonateurs. Tapotez ces mêmes endroits dans un premier temps en silence puis avec un
son, idéalement un « Mmm » prolongé (pour rester dans les mediums) dont vous pourrez varier
l’intensité ce qui permet de prendre conscience des parties du visage et du corps mobilisées pour
faire résonner la voix.

La voix ne résonne pas uniquement dans les cordes vocales, elle résonne dans les joues, le front, la
bouche, le larynx, la poitrine, le dos….Lorsque vous parlez, vous faites fonctionner plus de 200
muscles.

Réveillez les muscles de votre visage en imitant la mastication du chewing-gum, en faisant des
grimaces, bâillez excessivement pour détendre les muscles…

Mâchez un mot avec les intentions correspondantes → ex : délicieux, abominable, sucré, amer,
savoureux, piquant.

Assouplissement des lèvres :

  • Faites passer votre voix du simple murmure au niveau sonore le plus important qu’elle puisse
    atteindre.
  • Imitez une moto, une mouche, une vache….
  • Parlez du nez
  • Réjouissez-vous avec gourmandise (Hummmm !).
  • Sur-articulez avec la bouche en avant.
  • Pratiquez l’exercice de la bougie allumée : soufflez doucement et le plus longtemps possible
    (pour ne pas éteindre la bougie imaginaire).

Comme pour toute activité physique, l’art oratoire exige une pratique régulière et rigoureuse. Le but
de la gymnastique buccale est d’apprendre à faire travailler spécifiquement et séparément les lèvres,
la mâchoire, la langue…

Le problème d’une mauvaise articulation dépend souvent d’une utilisation simultanée de tous les
muscles de la bouche dans la production d’un son.

Voyons aujourd’hui quelques grands exercices classiques de diction : ces fameuses phrases sans
queue ni tête à répéter sans se tromper, toujours plus vite, plus vite, plus vite… Vous savez
certainement ce qu’est un “bon chasseur” ? C’est un chasseur sachant chasser sans son chien… Oui,
parfait ! Et, dites-moi, les chaussettes de l’archiduchesse sont-elles sèches ? Oui, les chaussettes de
l’archiduchesse sont sèches, archi-sèches ! Ces phrases vous rappellent de bons souvenirs ? Sachez
qu’elles sont toujours utilisées de façon tout à fait sérieuse par les comédiens professionnels qui
souhaitent s’échauffer avant une prestation !

Pour les plus téméraires ! 🙂

Comment utiliser ces petites phrases ? En prenant le temps de les lire convenablement, sans avoir la
langue qui fourche. Puis, à force de répétition, les connaître par cœur et les réciter sans les lire. Enfin,
accélérer le rythme et les prononcer toujours plus rapidement, sans erreur bien entendu. En voici
quelques-unes, classées en fonction des muscles sollicités.

Maxillaires et face (énergie)

Les trois phrases suivantes mettent en mouvement la bouche toute entière, en ouvrant largement la
mâchoire
(mouvement du maxillaire) et en animant tout le visage (mouvement du masque facial).
Ne pas hésiter a exagérer cette articulation pour vous entraîner :

  • Le fisc fixe exprès chaque taxe fixe excessive exclusivement au luxe et à l’exquis.
  • Petit pot de beurre, quand te dépetit-pot-de-beurreriseras-tu ? Je me dépetit-pot-de-beurreriserai
  • quand tous les petits pots de beurre se dépetit-pot-de-beurreriseront.
  • Un essaim d’insectes erre autour du Saint-Nectaire sec du nain sectaire

Lèvres (précision)

Comme vous le voyez, ces phrases n’ont parfois aucun sens. Il ne faut pas s’arrêter à cela ! Seule
compte la netteté des sons produits. Dans les trois phrases suivantes, concentrez-vous sur le
mouvement des lèvres, sans chercher à ouvrir trop grand la mâchoire, ni même à trop remuer la
langue ou à plisser le visage…

  • Un banc peint blanc plein de pain blanc, un blanc banc peint de blanc pain.
  • Un vieux voyou voleur voulait voler Violette.
  • Dix-huit chemises fines et six fichus fins.

Langue, dents, palais (netteté)

Vous commencez à saisir le principe ? Cette fois, concentrez-vous sur le mouvement de la langue
dans la bouche
, qui va et vient du palais vers les dents et vice-versa :

  • Ton thé t’a-t-il ôté ta toux ?
  • Didon dîna dit-on d’un os du dos d’un dodu dindon.
  • Trois dragons gradés, trente-trois dragons gradés.

Ouverture de la bouche (clarté)

  • Oh ! La belle grosse, grasse, blanche fille… Comme elle a de beaux gros gras blancs bras !
  • Petite cathédrale, quand te décathédraleriseras-tu ? Je me décathédraleriserai quand toutes les
  • petites cathédrales se décathédraleriseront.

Allongements des syllabes longues (douceur) :

Ces phrases vous permettent de travailler la force vocale en mettant le maximum d’intensité sur les voyelles qu’il s’agit d’aaaaaallooooonger exagérément. C’était une technique souvent utilisée par De Gaulle lors de ses discours, afin que sa voix porte au plus loin sans pour autant s’égosiller.

  • Douze douches douces (douuuuuuuuze douuuuuuuuches douuuuuuuces….)
  • J’aime qu’on m’aime comme j’aime quand j’aime (j’aiiiiiiiiiiime….)

Équilibre

Ces deux dernières phrases complètement tarabiscotées sont là pour vous permettre d’équilibrer tous les aspects vus précédemment :

  • Les croyants qui prient sur l’Acropole ne peuvent pas prier quand les corbeaux peuvent croasser

Les cent six sachets – sachez cela – si chers qu’Ali à Nice exprès tout en le sachant, chez Chasachax ils sont si chers chacun, si chers qu’ils charment peu.

Quelques exemples supplémentaires de phrases à prononcer pour améliorer votre articulation :

  • Son sage chat, son sage chien, son sage singe
  • Trois petites truites cuites, trois petites truites crues.
  • Que lit Lili sous ces lilas-là ? Lili lit l’Iliade.
  • Je veux et j’exige d’exquises excuses du juge. Du juge, j‘exige et je veux d‘exquises excuses.
  • Aglaé glisse gracieusement sur la glace glauque du Groenland.
  • Donnez-lui à minuit huit fruits cuits ou huit fruits crus.
  • Trois très gras rats gris dans trois très gros trous creux.
  • Ces saucissons-ci sont si secs qu’on ne sait si c’en sont !
  • Je vais chez ce cher Serge si sage et si chaste.
  • Si ceci se sait, ses soins sont sans souci.
  • L’assassin suçait son sang sans cesse.
  • Doit-on dire : seize sèches chaises ou bien seize chaises sèches ?
  • Gros, gras, grand, grain d’orge, quand te dé-gros, gras, grand grain d’orgeras-tu ? Je me dégros, gras, grand grain d’orgerai quand tous les gros gras grand grains d’orge se dé-gros gras,
    grand grain d’orgeront.
  • Les gens faits comme vous font plus que les écus, et vous êtes de taille à faire des cocus
  • Seize jacinthes sèchent dans seize sachets sales
  • La chemise du chimiste sèche
  • Un chasseur sachant chasser sans son chien est un bon chasseur
  • Six cent six internautes cherchent le site de ce cher Serge et de ses six saucisses sèches